Fin d’année difficile pour l’AC, même les psychanalystes s’en mêlent ; ainsi Gabrielle Rubin analyse le ready-made de Duchamp à partir de la notion d’emprise : « La Pulsion
d’Emprise a été créée par Freud pour désigner l’élan qui nous incite à nous emparer ou à dominer psychiquement un autre être grâce à la force de cette pulsion. C’est une tendance qui existe en chacun
de nous mais qui, comme c’est le cas pour toutes les autres pulsions, devrait rester sous le contrôle de la raison. (…) La pulsion d’emprise a été relativement peu étudiée, alors qu’elle est une des
plus agissantes puisque c’est elle qui permet à un individu de dominer une seule personne ou des milliers d’individus, pour lesquels la croyance se substitue alors à la raison ».
Verdict de la psychanalyste : le ready-made Fontaine est un « objet répliqué à des milliers d’exemplaires, dont le créateur est une machine, une chose sans pensée et
sans émotion, que seule la pulsion d’emprise permet d’imposer au public ». Nous sommes devant un cas d’emprise évident poursuit-elle , puisque Duchamp proclame "Je dis que ceci est un objet d’Art,
qui a sa place dans les plus grands Musées du monde, vous devez me croire et l’admirer comme tel". "Il n’y a pas d’échappatoire, on est devant une Vérité Révélée, c’est–à–dire dans le domaine de la
croyance » qui repose sur « la toute-puissance de la pensée ». Pour tout lire sur le blog de C. SOURGINS cliquez ici.
...pourrait être la devise de Christine Sourgins, historienne de l’art, écrivain, attentive à l’art dit contemporain. Ce blog propose une
nouvelle approche : « et si les grilles de lecture anciennes, ou valables pour l’art moderne, ne pouvaient saisir la spécificité du « contemporain ? »
Pour écarter toute confusion avec « l’art de tous nos contemporains », ce blog utilisera souvent l’acronyme AC
pour désigner cette partie de l’art d’aujourd’hui qui se prétend la totalité de l’art vivant. Ce label désigne l’esthétique dominante, (d’essence conceptuelle et enfant involontaire de Marcel Duchamp
) ; un phénomène de société, d’envergure planétaire, que l’affairisme a transformé en « Financial art » ; en France, le ministère de la Culture l’a promu art
officiel.
« Ch. Sourgins analyse les
« concepts » sur pièces, faisant l’effort de regarder les œuvres d’AC sous l’éclairage de leur propre discours. Elle déconstruit la déconstruction. Historienne, formée à l’étude des
documents, alors que nombre d‘ « experts », parlent d’art en maniant l’idée de l’art, sans exemples concrets…»(1). Le radicalisme de l’AC a provoqué une pensée dissidente (2), ce
blog offre le fruit d’un patient décorticage, d’une vigilante analyse des œuvres, des catalogues, des sophismes, détournements, mises en abîmes et autres mirages de
l’AC…
Comme il apparaîtra à la lecture de ces textes :
si vous ne vous
occupez pas d'Art contemporain,
l'Art contemporain s'occupera de vous...
La vacuité pour tous.
A quoi sert l’AC appliqué aux enfants ? Réponse en visionnant une courte vidéo, la séquence N°2 « Exposition Timothy Perkins : visite guidée » de l' hebdo
7 minutes à Nanterre du 28 octobre 2013
Le haut niveau des activités culturelles est criant : faire l’expérience de l'espace de la Galerie des Tourelles, un lieu hyper-connu des nanterriens, est une grande
revendication locale en ces temps de crise, on s’en doute ! Ne manquez pas le clou de l’expo : une table… oui mais la table de l’artiste. Autre urgence, faire distinguer aux enfants le jour de la
nuit ... Pour ces sujets cruciaux l'on fait venir (aux frais du contribuable) un artiste américain ... « in residency at the Collège République Nanterre since December 2012 », comme le proclame son
site, en bon français, monochrome blanc à l’appui. Le plus drôle est que cet artiste « en résidence » à Nanterre... a son atelier à Saint-Ouen ! http://www.perkins.fr/ Mystères du copinage ?
Mardi 13 novembre 2012
Censure à géométrie variable
La dernière Fiac 2012 ne montrait qu’une seule œuvre outrageusement transgressive : l’américain Paul Mc Carthy présentait un Georges Bush sodomisant un cochon, en trois
dimension, grandeur nature. Aucun remous dans les allées du Grand Palais où, quelques Fiacs plus tôt, Wim Delvoye exposait ses porcs tatoués de Vierges Marie et autres sujets chrétiens. Aucune
huile ne trouva à y redire non plus.
Novembre 2012, une artiste peintre, invitée d’honneur dans un salon municipal de la région parisienne, expose une thématique animalière et propose en guise d’affiche,
et en accord avec les organisateurs, un morceau de bravoure : une immense toile décrivant, en vue aérienne, une portée de petits porcelets soyeux et frétillants, blottis contre leur mère. L’artiste
(de la génération que Disney enchanta avec Naf-Naf et son grand méchant loup) est végétarienne, et porte un regard amical et compatissant sur le monde animal. Donner à voir la beauté de chaque
créature vivante, même de celle jugée « triviale », n'est ce pas une des fonctions traditionnelle de la peinture ? Quelque temps après, coup de fil gêné des organisateurs (visiblement
"conseillés "de plus haut ) :
-"Impossible de mettre "ça " sur une affiche dans la ville : cela pourrait heurter la communauté musulmane .......Vous n’auriez pas plutôt des oiseaux de mer, ça
ne ferait aucune histoire ? »
Au même moment, au centre Beaubourg, le franco-algérien Abdessemed montre une truie qui tète une femme, histoire de prouver, nous dit-on, que « l’instinct maternel
d'une femme vaut bien l'instinct maternel d'une truie ». (Selon Nicole Estérole, cette femme est même voilée).
Cherchez l’erreur !
Noter aussi que la vraie censure (pas celle dont les journaux s’indignent) est toujours sournoise, orale, donc indénonçable explicitement.
Christine Sourgins